Est-ce votre cas ?
Êtes-vous de ceux qui rêvent depuis longtemps d’écrire, de peindre, de chanter, de jouer d’un
instrument, mais qui ne passent pas à l’action ?
Ou encore, vous avez mis de côté l’art, le passe-temps qui vous donnait tant de plaisir quand vous étiez plus jeune ?
Aujourd’hui, ce n’est pas le « bon » moment pour recommencer, ou pour prendre ce cours de piano, de dessin, pour teindre cette vielle armoire dans le grenier…
Le temps, l’argent, le lieu, la discipline, la volonté, le talent manquent.
Et si d’aventure vous avez entrepris votre projet, vous vous êtes heurtés assez vite à d’autres obstacles : syndrome de la page blanche, incapacité de poursuivre quand une difficulté est survenue, découragement en cours de route en raison des piètres résultats obtenus, qui sont bien loin de ceux que vous aviez imaginé.
Notre divinité négligée
Dans le monde d’aujourd’hui où la performance, l’instantanéité et les résultats sont à l’avant-plan, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un nombre grandissant de personnes se coupe d’une partie d’elles-mêmes.
On nous enseigne à répéter des modèles, des processus, à obtenir des résultats rapides, à choisir parmi quantité d’informations : on surfe sur Internet, on zappe les publicités à la télé.
Notre société, qui valorise la compétition et l’égo, castre les artistes.
Elle tue la créativité, l’élan que nous ressentons tous d’exprimer notre unicité, que ce soit en tant qu’artiste, entrepreneur, bâtisseur, inventeur.
Chacun de nous possède en lui une part de divin. La créativité, l’art, l’imagination ce sont des ponts qui nous relient à notre divinité.
Quand nous négligeons notre artiste intérieur, nous nous coupons de la joie. Nous mettons un couvercle sur notre véritable raison d’être sur terre : exprimer qui nous sommes.
Nous devenons des zombies courant après des Pokémons, ou autre chose, dénués de nous-mêmes et à la merci des mouvements sociaux à la mode.
Faire jaillir notre artiste intérieur
Julia Cameron est une écrivaine américaine et une artiste prolifique, auteure de plusieurs livres sur la créativité. Elle aime répéter que pour que l’artiste en nous ait voix au chapitre, il doit être reconnu et nourri.
On doit lui accorder notre attention et notre temps. On doit apprendre à lui consacrer des moments pour lui faire plaisir.
Elle nous invite à prendre chaque semaine des « rendez-vous d’artiste », des moments consacrés à satisfaire cette partie de nous qui veut jouer, rire, s’émerveiller.
Le temps et la patience sont des aspects essentiels au processus créatif. Or, nous voudrions parfois que tout soit réalisé de manière instantanée.
Un livre ne s’écrit pas en une fin de semaine, ni même en quelques-unes. Ce serait comme demander à un pommier de fournir ses fruits dès la première année de son enracinement dans le verger.
L’intervieweur : « Combien de temps vous avez mis, Monsieur le peintre, pour réaliser votre dernière œuvre ? Un mois, une année ?… »
L’artiste : « Cela m’a pris 52 ans exactement. Cette toile est le résultat d’une vie consacrée à développer mon art, vous savez. »
Et que dire de la foi ? Cette capacité de savoir que l’œuvre existe déjà dans l’immatériel et que ce n’est qu’une question d’attention, de travail et de temps avant qu’elle n’apparaisse dans la réalité physique manque à beaucoup d’entre nous.
Car la foi défie les prévisions, la logique, les statistiques, des attributs qui ont tôt fait de nous pénétrer si on se laisse prendre dans le tourbillon d’une vie « réelle », que l’on peut toucher et voir, et programmée.
Il faut apprendre à donner notre attention à ce que nous sommes à l’intérieur, à ce qui cherche à s’exprimer, sans s’attacher au résultat et à la forme.
Créer pour créer, simplement, sans attentes.
Cultiver son jardin artistique est une voie privilégiée pour arriver à soi. À l’essence-ciel. Et ainsi à la joie, à la satisfaction, au bien-être.
* Cet article a aussi été publié dans le magazine Holistik de septembre 2016, à la page 8: creativite-ou-es-tu-passee-cbeauchamp-holistik-sept-2016