Un de mes voisins vit avec une adorable petite chienne qui aura bientôt 14 ans. Elle a fait son entrée dans sa famille alors qu’elle était toute jeune, et n’a apporté que du bonheur à toute la maisonnée. L’amitié, le dévouement et le respect qu’ils ressentent l’un pour l’autre sont manifestes. Où est le problème, direz-vous ? Eh bien le problème en est un de perception.
En effet, cet homme est conscient de profiter d’une belle relation avec sa chienne, mais en même temps, il éprouve un certain malaise à exprimer comment il a directement contribué au développement de ce partenariat avec sa compagne à quatre pattes. Il répète très souvent, un peu gêné, qu’elle est « très gâtée ».
– Ah bon, et comment ça ?
– L’été, s’il fait très chaud, nous faisons notre promenade tôt le matin, ou en soirée. Et le reste de la journée, elle se repose tranquille, à l’air climatisé. L’hiver, il arrive qu’elle se réveille au beau milieu de la nuit et elle gratte après le lit. Je crois peut-être qu’elle a froid, alors je la prends pour qu’elle dorme avec nous, bien au chaud sous les couvertures.
– Et vous trouvez qu’elle est gâtée ? Moi, je comprends que vous agissez simplement de manière à considérer ses besoins…
D’accord avec la définition du dictionnaire, « gâter » un animal, ou un humain, réfère plutôt au fait de « nuire » à ses besoins, d’aller au-delà de ce qui est nécessaire et bon pour lui.
Par exemple, un enfant gâté est un enfant à qui on permettrait de manger n’importe quoi n’importe quand, à qui on n’imposerait pas une heure de coucher raisonnable, un bain, le lavage de dents, etc.
Un chien gâté serait un animal à qui on ne refuserait rien – nourriture en surplus et de toutes natures sans égard à sa santé, pas de règles comportementales, etc. – ce qui entraînerait inévitablement des conséquences néfastes, à moyen et long terme, tant pour l’animal que pour l’entourage humain.
Il me semble plutôt que ce que mon voisin veut dire, c’est en fait qu’il prend bien soin de sa chienne, qu’il la bichonne, qu’il veille sur elle (de la même manière qu’elle veille sur lui). Ce genre de comportement ne produit pas d’effets négatifs parce qu’il vise à répondre à ses besoins et non à y passer outre. Il témoigne du fait que cet homme est conscient d’être responsable du bien-être de sa compagne canine. D’après mon expérience, c’est ce qui constitue la base d’une relation satisfaisante.
Avez-vous observé qu’il existe plusieurs similitudes entre les relations que nous entretenons avec les animaux qui vivent avec nous et celles que nous avons avec les humains qui nous sont proches ? Avez-vous tendance à être conciliants, accommodants, réservés, chaleureux, exigeants avec votre entourage ? Votre tempérament naturel se retrouvera souvent dans votre relation avec l’animal qui partage votre quotidien.
Un animal a des besoins, tout comme vous. Mais ce sont des besoins d’animaux, pas d’humains ! Il ne faut pas tomber dans le piège de l’anthropomorphisme. Connaître les besoins de votre animal-compagnon relève en grande partie de l’observation, sans préjugés.
Une part de ses besoins est commune à tous les chiens, chats, oiseaux, etc., tels que manger et dormir. Mais il y a plus. Chaque animal est issu d’une race ou d’un mélange de races et d’une génétique spécifique qui influencent ses besoins. Il a aussi son propre vécu et, bien sûr, une personnalité bien à lui. « Réussir » sa relation avec un animal demande donc d’abord de bien savoir « décoder » ses besoins uniques.
Un animal s’exprime de diverses manières. Un chat peut préférer boire l’eau du robinet, car l’eau stagnante de son bol en plastique lui déplaît. Dans la nature, les animaux s’abreuvent à une eau dynamisée, en mouvement. Vous pouvez essayer de lui procurer une fontaine, si vous craignez qu’il se déshydrate ou si vous n’aimez pas qu’il soit sans cesse sur le comptoir.
Développer votre capacité à l’observer, à l’écouter avec le plus d’impartialité et d’ouverture possible est la clé du succès. N’oubliez pas que vous êtes en échange constant avec lui. Ce que vous faites, ce que vous pensez, ce que vous ressentez, rien ne lui échappe.
Parfois, ses comportements seront très dérangeants et ne manqueront pas de capter votre attention. Par exemple, si votre chat commence à faire ses besoins ailleurs que dans sa litière, peut-être souffre-t-il d’un malaise physique ? Peut-être exprime t-il un malaise en lien avec des "besoins" non répondus en vous ?
Si votre chien aboie férocement en promenade à l’approche des autres chiens, ou des humains, cela pourrait signaler qu’il est craintif et qu’il veut être rassuré. Peut-être vous demande-t-il ainsi de développer votre confiance en vous afin qu’il puisse compter sur votre protection ?
Si votre chat est en surpoids, il vous indique peut-être que sa diète ne lui convient pas, qu’il s’ennuie, qu’il aimerait faire plus d’exercice, de jeux, et il pourrait également exprimer que vous manquez, vous aussi, de stimulation dans votre vie.
Avoir une relation satisfaisante avec votre animal-compagnon demande d’être à son écoute. Parfois, ses besoins seront manifestés explicitement et vous comprendrez ses messages. D’autres fois, il pourra être utile d’avoir une bonne conversation avec lui ! La communication animale permet cela, s’entendre pour mieux se comprendre.