La meilleure façon de diriger autrui, c’est de l’amener à ce que par lui-même, il agisse dans le sens désiré.
La stratégie de cette manipulation commence par le repérage, la détection des failles chez l’individu ciblé par le manipulateur, ce qui s’effectue souvent par des questionnements, pouvant paraître anodins, sur sa vie, ses goûts, ses difficultés, etc. Les réponses données permettent au manipulateur de récolter beaucoup d’informations sur les faiblesses, les blessures, les zones d’ombre et les insécurités de l’individu ainsi sondé. Ces endroits sont autant de portes d’entrée par lesquelles il pourra, ensuite, lui faire miroiter un possible contentement, une possible résolution de ses problèmes, moyennant de sa part certains comportements. L’individu se met alors en marche de lui-même, croyant que « si je fais ceci, j’obtiendrai cela ».
Bien sûr, les bénéfices espérés ne sont pas au rendez-vous. Mais la programmation est déjà ancrée dans l’individu, qui ne procède pas à une vérification objective et régulière des fruits de ses efforts : il continue ainsi de pourchasser un mirage. Avec pour conséquences qu’il s’inflige, se prive, se dépouille volontairement des bienfaits dont il pourrait jouir, qui lui appartiennent de plein droit, pour les consacrer à poursuivre la chimère recherchée.
Mais alors, à qui profite l’énergie, les ressources, le temps ainsi donnés ?
Si vous maintenez en place des habitudes, des relations, des manières d’être et d’agir depuis longtemps, dans un espoir de changement pour le mieux, qui ne se produit pas, ou partiellement et temporairement, peut-être serait-il temps de poser un regard lucide sur vos comportements ? À qui profitent votre amour, votre compassion, votre bonté, votre tolérance, vos bons soins, votre optimisme, vos compétences, votre résilience, votre temps, votre argent, vos énergies ? Qu’espérez-vous récolter en échange de vos actions ? Qu’attendez-vous, secrètement, au plus profond de vous-même, comme dénouement ? Est-ce que vos rêves se sont réalisés ou sont en voie de l’être, réellement ? Combien de temps encore allez-vous accepter de subir de servir autrui, de vous dévouer corps et âme pour lui ? Ne serait-il pas temps de commencer à vous servir vous-même, à vous consacrer à vous-même, à vous aimer autant que vous aimez autrui ? Pourquoi continuer à aimer son prochain plus que soi-même ?
En persistant à agir ainsi, vous privez l’humanité de votre lumière, qui demeurera salie jusqu’au jour où, enfin, vous déciderez de vous choisir.