
Ce que je corrige en moi ne se transmet pas à ma descendance.
23 novembre 2025
Prenez conscience que toute pensée, toute émotion, toute action dirigée vers l’extérieur produit des effets intérieurs.
Rien n’est séparé.
Le monde extérieur vit en nous. Nous ne vivons pas « dans » l’univers, comme étant l’une de ses composantes : nous sommes l’univers.
La malveillance, l’envie, la jalousie à l’égard d’autrui engendrent des effets en soi comme autour de soi. Parfois, ces effets ne se manifestent pas immédiatement ; une semence ne germe pas instantanément. Mais la récolte s’effectuera, tôt ou tard.
De même, le don de soi, l’aide à son prochain, cette vertu si valorisée, si encouragée, génère des conséquences délétères méconnues de la majorité d’entre nous. Bien sûr, le partage de ce dont nous sommes riches est ce qui sauvera l’humanité de la déchéance dans laquelle elle peut continuer de s’enfoncer. Car ce geste constitue aussi une communion intérieure ; une partie de soi partage son savoir-faire, son temps, son énergie avec une autre parcelle qui, à ce moment, en est démunie, pour diverses raisons, et cherche à se retrouver. L’aide ainsi apportée, dans la mesure où elle l’est dans le respect de soi, de son intégrité, de ses besoins, permet alors la liaison entre les différentes parcelles qui nous composent. La fraternité est le lien communicationnel entre les parties de soi et entre les êtres qui rend possible l’accomplissement personnel et collectif.
Se démunir soi-même
Toutefois, lorsqu’une certaine aide à autrui est donnée dans l’irrespect de soi-même, de ses propres besoins et ressentis, que se passe-t-il, en réalité ? N’est-elle pas, alors, un appel à se dévouer pour alimenter une partie de soi au détriment d’une autre, elle aussi en besoin, et à laquelle nous refusons de porter attention ? L’aide apportée à autrui au mépris de nos besoins personnels, de notre disponibilité, de notre bien-être, nous démunit, nous dépossède de ce dont nous disposons et avons besoin pour fonctionner et nous épanouir.
Par quel stratagème en arrivons-nous ainsi volontairement à priver une partie de nous-mêmes, à vider notre garde-manger pour aller nourrir une autre parcelle de soi ?
Rationnellement, cela ne fait aucun sens. Pourtant, c’est exactement la conséquence du schéma distorsionné et dysfonctionnel que suivent ces « bonnes personnes », toujours prêtes à aider, à se sacrifier pour faire plaisir, rendre service, se dévouer pour la « bonne cause », le travail, le groupe, la famille, les enfants, le partenaire, les parents, etc.
Non seulement ce mode de fonctionnement est dommageable pour soi, mais il l’est aussi pour autrui, pour cette parcelle en soi qui, en recevant cette aide constamment, se trouve dans la position du mendiant que l’on nourrit, alors qu’elle cherche à retrouver sa capacité de subvenir à ses propres besoins.
Nous sommes composés d’une multitude de parcelles. Si certaines n’ont de cesse d’en nourrir d’autres, nous contribuons à maintenir en place une organisation intérieure déficiente, non optimale, handicapée. Au lieu de viser l’effectivité de l’être humain que nous sommes, dans sa totalité, de notre santé et intégrité physiques, émotionnelles, psychiques et spirituelles, nous travaillons à perpétuer nos manques. Nous dépensons nos énergies dans l’achat, l’entretien et le perfectionnement d’un fauteuil roulant, dans l’aménagement de rampes d’accès et de barres de soutien sans entreprendre notre rééducation, la revitalisation des parcelles de nous-mêmes qui sont atrophiées, endormies et qui réclament notre présence, notre aide, notre attention. Elles veulent revivre !
Se choisir, en conscience
Alors, à celles et ceux qui se valorisent à se maintenir dans cette posture débilitante, à s’invalider par négligence, inconscience, mépris ou irrespect de certaines parties d’eux-mêmes, prenez conscience des conséquences de cette programmation, infligée à l’humanité de très longue date, qui est de faire passer les besoins d’autrui avant les siens. Servir autrui avant de se servir soi-même. Aimer son prochain - incluant des entités soi-disant divines extérieures à soi, ainsi que leurs supposés représentants sur terre - plus que soi-même. Réalisez les dommages que vous créez et maintenez en place en vous et autour de vous !
L’humanité n’a pas connu d’amélioration en perpétuant la dépendance de l’individu diminué et affamé. N’est-il pas temps de cesser de le considérer incapable, lui donnant le produit de votre récolte, pour commencer à lui apprendre à ensemencer ses propres terres ?
Je n’affirme pas qu’il faille s’abstenir d’aider une personne dans le besoin. Je dis que l’aide doit être ponctuelle, viser le rétablissement et l’autonomisation de la personne, et cela, dans le respect de soi-même, de ses capacités et ressources. Certes, dans toute société, il existe des individus faibles et démunis qui ont moins de possibilités de retrouver leur souveraineté. Mais alors, l’aide apportée doit être proportionnelle à vos ressources, sans quoi, c’est votre propre mort que vous programmez en vous tuant à la tâche pour eux. Les choix d’existence effectués par autrui ne sont pas les vôtres.
Votre vie vous appartient. Elle vous fut donnée à vous et à vous seul. Montrez-vous en digne, habitez-là pleinement, faites vos choix en conséquence et à la hauteur du présent qui vous fut accordé. Vivez votre vie !
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