En des temps lointains, les esprits régnaient sur terre. Les seules lois observées et connues, alors, étaient les leurs. Les humains n’avaient conscience que d’un seul monde : le monde terrestre. Nous vivions au niveau de l’instinct et selon ses règles, au nombre desquelles se trouve celle qui énonce que la fin justifie les moyens.
La survie de soi-même, parfois aussi celle de son clan, rendaient légitimes des pensées et des actions dirigées contre tout ennemi menaçant de s’emparer de biens, territoires, ressources, etc. On n’hésitait pas à mentir, trahir, même à tuer, autant pour s’approprier ce qui était jugé opportun à la survie que pour conserver ce qui avait été acquis, peu importe de quelle manière.
Des alliances furent formées. L’appartenance à une famille, idéalement riche et puissante, était gage de protection. Les mariages, notamment, constituaient un moyen de renforcer et d’accroître son pouvoir, qui était invariablement lié à l'adhésion à un groupe. La survie, la vie, dépendait du rattachement à un clan.
La conscience n'étant pas présente sur terre, les conséquences sur autrui des actions posées n’étaient pas considérées ; seul le but, le résultat, importait.
Aujourd’hui, ce mode de pensée et ses pratiques associées demeurent inscrits en nous, à différents niveaux, qui avons vécu à ces époques. Nous en gardons les stigmates. L’âme, disque dur de toutes nos incarnations, continue de supporter les dommages qui furent ainsi créés. Toutefois, à mesure que la conscience refait surface, nous avons la possibilité d’aller rectifier ces modes de pensée et les actions qui en découlent, qui ont provoqué de réels préjudices, en soi et autour de soi.
Ce processus de guérison des méfaits causés à soi-même et à autrui ne s’accomplit pas en retournant dans nos vies antérieures (une pratique en vogue qui comporte de graves répercussions si elle est mal exécutée et qui devrait être envisagée seulement en dernier recours, au terme d’un processus rigoureux, et par une personne compétente). Il s'enclenche simplement en commençant à prendre conscience dans notre quotidien des conséquences de nos pensées et de nos actions au moment présent. Car ces schémas instinctifs continuent de nous diriger, souvent à notre insu. À nous de les repérer et ensuite de les corriger, s’il y a lieu. Puisque, bien sûr, il ne s’agit pas de jeter le bébé (l’instinct qui permet de pourvoir à ses besoins) avec l’eau du bain (l’instinct sali, corrompu, cette pulsion d’appropriation débridée, démesurée), mais bien de créer un nouvel équilibre intérieur.
Tout ce qui est à guérir en soi est mis sur notre chemin, ici et maintenant. Nous guérissons le passé, dont nous n’avons pas de souvenirs conscients, à partir du présent.
De nos jours, la conscience ressurgit. L’humanité vit une ouverture de conscience qui amène son lot de bouleversements, intérieurs et extérieurs. Il n’est plus possible de continuer à vivre dirigé exclusivement à partir du monde de l’esprit sans conséquences manifestes.
Dans chaque monde, ses propres lois et outils. On ne peut transporter et utiliser les outils du monde d’en bas dans le monde d’en haut, et inversement, sinon au prix de dommages considérables.
L’humain, réceptacle de l’esprit et de la conscience, doit apprendre à fonctionner à partir de paramètres non exclusivement issus de son esprit, du mental.
Ce n’est pas une mince tâche.
Il doit s’ouvrir à d’autres manières de penser et de voir la vie, selon la perspective de la conscience, mais sans délaisser l’esprit. C’est la rencontre des contraires en soi.
Les lois du monde cosmique sont opposées à celles du monde terrestre. Leur découverte, leur apprentissage, puis leur maîtrise s’effectuent petit à petit. Au terme d’un processus dont la durée varie, l’être accompli parviendra à la maîtrise des lois et outils propres à chaque monde. Ce savoir-faire, fruit de sa quête de vérité et d’un travail acharné, servira au moment des choix et des actions de chaque moment présent de sa vie.
Par notre intention de guérison, notre pensée, nous activons ce processus de réconciliation de l’âme avec l’esprit, le but ultime étant de fusionner ce qui fut jadis séparé par l’expérience de l’incarnation.
Sur ce chemin, inévitablement, des obstacles seront présents. Souvent, ils produiront des erreurs, lot de tout apprentissage. Ces erreurs constituent les révélateurs d’éléments mal compris. Lorsqu’elles surviennent, il s’agit simplement d’en prendre conscience, puis de se corriger et de poursuivre la route d’évolution, sans se porter préjudice.
Si, toutefois, la même erreur est répétée, par suite d’une prise de conscience non suivie de l’action réparatrice conséquente, cela entraînera la stagnation. L’individu demeurera au fond du trou tant et aussi longtemps qu’il ne rectifiera pas son erreur. Plus il persistera à ne pas appliquer la solution de correction transmise par son intérieur, plus il restera enfoncé, et plus la sortie de ce qui sera devenu un gouffre sera ardue.
Traditionnellement, les esprits concluent des échanges entre eux. Ils font du troc. Ils forment des réseaux qui leur permettent d’arriver à leurs buts, bons ou mauvais. Ce mode de fonctionnement bien établi est à l’origine de la majorité des relations humaines. Contrairement à ce que plusieurs croient, la plupart de nos relations ne sont pas désintéressées, pures. Elles ont un objectif, plus ou moins apparent. Par la relation, chaque esprit se sert lui-même, directement et indirectement, agissant pour sa famille d’esprits. L’esprit non maîtrisé cherche à obtenir un bénéfice ; cette règle fait partie de sa manière de voir le monde.
Ce mode de fonctionnement se déroule à différents niveaux, dans plusieurs mondes et dimensions. Et il existe de bons et de mauvais esprits, des esprits faibles et d’autres forts.
Par exemple, dans le cas de relations abusives, très déséquilibrées, ces relations, comme les autres d’ailleurs, ne peuvent être maintenues sans l’accord, à certains niveaux, des deux personnes, qui recherchent un bénéfice mutuel. Souvent, celle qui est « victime » pense que sans ce lien, elle perdra un avantage, une option à laquelle elle se refuse. Elle peut être soutenue dans son choix par sa famille d’esprit, dont elle est une sorte d’émissaire.
Or, la seule possibilité pour cette personne de mettre fin à cette emprise, c’est de renoncer au bénéfice qu’elle croit obtenir en demeurant dans cette relation. C’est la seule manière pour elle de se libérer : elle doit accepter de « perdre » ce à quoi elle s’accroche.
Le réveil de la conscience perturbe ces échanges relationnels entre les esprits. Pour la conscience, il n’existe aucun besoin de tels échanges. Au niveau de l’âme, il s’agit de partager, et non de faire du troc. L’âme est complète, infinie, illimitée, totalité. L’idée même de fractionnement, de séparation ou de manque lui est inconcevable.
L’esprit non maîtrisé est motivé par sa survie. Il veut d’obtenir ou conserver quelque chose. Il est affamé, il n’a pas mangé depuis plusieurs jours. Si son voisin a de la nourriture, il la lui prendra, même si ce voisin peine lui-même à subvenir à ses besoins, ainsi qu'à ceux de sa famille. L’esprit ne partagera pas, ce qui reviendrait pour lui à se priver, alors que l’âme partagera ses énergies, illimitées, infinies.
Ce portrait, déjà assez complexe, l’est davantage lorsqu’on y rajoute le fait que la plupart des esprits sont contrôlés, à différents degrés, par de puissants réseaux dont les têtes dirigeantes sont mal intentionnées. Ces esprits malveillants et forts ont pris emprise sur d’autres, plus faibles, et cela, depuis des générations.
Le chemin de guérison est donc parsemé de défis. Ils ne sont pas insurmontables, mais ils sont réels.
Parmi les pièges qui devront être traversés par les humains en guérison, il y a celui-ci. Sous prétexte de poursuivre un but en apparence noble, voire altruiste, l’esprit non maîtrisé va recourir à ses stratagèmes de manipulations et d’échanges. Sous le couvert de la bonne cause, il va utiliser autrui et ses réseaux pour atteindre son but. Tous les coups, d’une certaine manière, sont permis, parce que le but serait honorable. Pour l’esprit non maîtrisé, la fin justifie les moyens.
Ce choix est dommageable sous plusieurs aspects. Car ce n’est pas le résultat qui importe, mais ce qui est récolté sur le chemin menant au but. Pour l’âme, la fin ne justifie pas les moyens. Il n’est pas acceptable de causer préjudice à autrui pour sauver sa peau, en d’autres mots. Un compromis, un équilibre doit être trouvé.
Rentrant chez vous un soir, vous trouvez un intrus menaçant votre fille. Vous êtes armé. Qu’allez-vous faire ? Allez-vous tuer l’homme pour sauver la vie de votre fille ? La solution équilibrée consiste à le blesser sans mettre sa vie en danger, en visant ses jambes.
L’humanité, après avoir vécu des millénaires dirigée par l’esprit avide de résultats, s’ouvre à une nouvelle manière d’aborder la vie, un compromis entre sa survie et la conscience collective. Un nouveau paradigme est en train de naître.
Ne serait-il pas temps de commencer à vous relier à vous-même, à cette partie en vous qui n’attend que votre réveil pour vous apporter l’assistance que vous cherchez tant chez autrui, par manipulations ? Le sauveur tant recherché, tant attendu, est en vous, et pas ailleurs.
À celles et ceux qui auront le courage de laisser tomber l’ancien pour commencer à explorer cette nouvelle voie de la réconciliation avec soi-même, je vous souhaite bonne route. Que ce que je suis vous accompagne.
Note sur Bison Blanc
Le bison représente la terre. La couleur brune correspond à la terre. Le bison blanc symbolise la terre, l’esprit épuré de ses fautes, qui a réintégré la conscience. Il est la fusion incarnée du féminin et du masculin, l’alliance sacrée retrouvée.
Une prophétie amérindienne annonce le retour de la Femme Bison Blanc à notre époque.