Puisque nous vivons dans la matière, avec un corps physique, des besoins physiques, nous sommes d’instinct programmés à travailler à les combler. C’est naturel et ce n’est pas à remettre en question.
Cette vision du monde, de notre monde, est cependant incomplète. Pourtant, une majorité d’entre nous vont s’y limiter, totalement immergés dans la matière. Ils ont oublié ou ils négligent ce qui est immatériel et qui fait aussi partie de nous : l’énergie, intangible, invisible, quoique perceptible.
Une des nombreuses conséquences de ce phénomène se révèle lorsque vient le moment de se rassembler pour le temps des fêtes. Afin de manifester à celles et ceux qui nous sont chers notre amour, notre amitié, la plupart d’entre nous vont spontanément avoir ce réflexe (encouragé par ceux à qui cela profite) : offrir quelque chose de concret. À l’aube de cette période où, traditionnellement, le sapin abritera sous ses branches de multiples cadeaux – en nombre et en valeur variables, selon chacun, ce n’est pas mon propos – cet automatisme d’aller vers ce qui est physique me frappe.
Il existe tellement de présents que nous pourrions offrir et nous offrir et dont on a vraiment besoin, mais qui ne figurent sur aucune liste au père Noël…
De quoi nos proches sont-ils dépourvus, démunis et dont nous-mêmes sommes riches ?
Pourquoi ne pas partager notre savoir-faire, notre habileté, notre aide dans l’apprentissage ou l’exécution d’une tâche ?
Le temps, l’amitié, l’écoute, la patience, la bienveillance, il y a tant de choses que l’on peut partager et qui ne s’emballent pas !
Fournir un effort pour améliorer un comportement, travailler à modifier une habitude néfaste, s’exercer dans un domaine où l’on a des faiblesses, ce sont toutes des actions qui peuvent bonifier notre vie et celle d’autrui.
Vivre en famille présente de multiples défis, au quotidien. Si vous êtes parent, imaginez si votre enfant vous offrait d'oeuvrer à corriger une habitude qui vous exaspère ou à effectuer une tâche, rendre un service ? Et si vous-même preniez l’engagement d’améliorer un aspect en vous qui ferait de vous un meilleur parent, un meilleur être humain ?
Les efforts à fournir sur soi, le temps à y consacrer, le fait de porter attention aux autres, à leurs véritables besoins comme aux nôtres sont souvent délaissés au profit d’un cadeau physique, plus facile à donner, concret, visible par tous, qui nous dispense d’entreprendre certains changements, de faire des efforts. Un cadeau peut cacher bien des choses… Il peut servir à masquer une culpabilité, par exemple.
Savez-vous que ce que nous corrigeons en nous-mêmes se transmet à notre entourage ? La guérison personnelle, c’est un présent invisible, pourtant bien réel. Il change la vie !
Côtoyer des gens heureux rend heureux.
Côtoyer des gens souffrants apporte inconfort, malaise, trouble.
Qu’apportez-vous aux gens que vous aimez, par votre simple présence, votre vibration ?
Une fois les festivités passées, la vie continue. Sera-t-elle meilleure, pire ou inchangée, ensuite ? La « magie du temps des fêtes » (réalité ou illusion ?) ne dure pas. Utilisez-vous cette période comme échappatoire à une existence insatisfaisante ? Est-ce un moment où vous rachetez, vous compensez certains manquements, failles du quotidien ? Il y aura un « après ». Il y aura le reste de votre vie et de la vie de celles et ceux que vous chérissez.
Nous sommes des humains, terrestres, avec des besoins physiques. Ce n’est pas à délaisser. Mais nourrir démesurément cette partie de nous crée un déséquilibre. Que reste-t-il alors pour alimenter ce qui vit aussi en nous, notre véritable bien-être, notre joie (et non le plaisir, fugace), notre paix, celle qui nous habite et que nous pouvons répandre autour de nous ?
En chacun, la divinité intérieure, notre partie céleste, attend que nous nous réveillions à sa présence. Intangible, immatérielle, invisible, elle est néanmoins bien réelle ! Elle attend que nous reprenions conscience et entrions en guérison afin de la libérer de la prison dans laquelle nous l’avons enfermée.
Puissions-nous être, chaque jour qui passe, de plus en plus nombreux à revenir présents en nous-mêmes, afin que les promesses de guérison collective, de paix, d’amour, deviennent réalité.